La prostitution est une forme
d'échange économico-sexuel ponctuelle,
explicite et préalablement négociée. Bien que pratiquée par les membres des
deux sexes,
elle est majoritairement exercée par les femmes auprès d'hommes. Le statut légal de
la prostitution varie selon les pays et peut également être classé de
l'illégalité aux activités légales professionnelles. En 2010, les revenus
annuels de la prostitution sont estimés à plus de 187 milliards de dollars. Un à deux millions
de femmes dans le monde sont vendues chaque année comme des objets sexuels pour
la prostitution par des réseaux internationaux, la majeure partie venant de pays pauvres pour être exploitées dans des
pays riches.
D'un point de vue législatif, on peut distinguer trois conceptions de la
prostitution, produisant trois approches politiques des États sur son
exercice : le réglementarisme, l'abolitionnisme (et sa variante néo-abolitionniste) et le prohibitionnisme.
La prostitution est régulièrement l'objet de vives controverses entre
politiques, intellectuels et féministes qui sont en faveur d'une légalisation
de l'activité et ceux qui sont partisans de son interdiction. Ainsi, la philosophe
américaine Judith Butler affirme que « toute
féministe digne de ce nom devrait s'occuper de la syndicalisation des
prostituées » et regrette que les positions abolitionnistes et
prohibitionnistes privent « de la capacité de consentir ». À
l'inverse, la juriste Catharine MacKinnon affirme que « Judith
Butler et les autres sont seulement des voix pour une certaine forme de
misogynie et de déni » et souligne le lien entre prostitution, pornographie
et violence faite aux femmes. En France
un débat similaire oppose notamment Élisabeth Badinter à Sylviane Agacinski.
ENJEUX :
La prostitution est considérée comme un problème car elle est souvent aux
mains de la criminalité organisée. Les prostituées
peuvent être victimes d'une forme d'esclavage.
Les prostituées sont également concernées par les maladies sexuellement transmissibles
et les convoitises que provoquent leurs revenus. Certains usagers de drogues,
le plus souvent l'héroïne ou le crack, obtiennent leurs drogues
principalement grâce à la prostitution. Ils reçoivent de l'argent pour le sexe,
qui est ensuite utilisé pour acheter les drogues. La majorité de ces
prostituées toxicomanes prennent part à la prostitution de rue, car elles ne
disposent pas généralement des ressources nécessaires pour travailler de façon
autonome dans un bordel ou pour être callgirls, et beaucoup de maisons closes
ne veulent pas employer des personnes droguées.
Pour les riverains, la prostitution de rue est souvent très mal vécue car,
en termes d'image, elle aurait pour conséquence indirecte
de dévaloriser les propriétés du quartier
TRAFICS
D’HUMAINS :
Certaines femmes sont forcées, par le trafic d'êtres humains, à se prostituer.
Dans le cadre spécifique de la prostitution forcée, des réseaux criminels
peuvent utiliser des techniques de contrainte comme la confiscation de papiers
d'identité, le chantage familial, la surveillance par des souteneurs. Il arrive
que les prostituées soient l'objet de trafic et soient vendues. Elles peuvent
également être droguées de force afin d'être plus faciles à surveiller. Les
destinations les plus communes pour les victimes de la traite des êtres humains
sont la Thaïlande,
le Japon,
Israël,
la Belgique,
les Pays-Bas,
l'Allemagne,
l'Italie,
la Turquie
et les États-Unis, selon un rapport de l'Office des
Nations unies contre la drogue et le crime. Beaucoup de femmes,
dans le cadre de cette activité, émigrent vers des pays parfois très éloignée. Les
principales sources de traite de personnes comprennent la Thaïlande,
la Chine,
le Nigeria,
l'Albanie,
la Bulgarie,
la Biélorussie,
la Moldavie
et l'Ukraine.
Actuellement, le trafic d'êtres humains en Asie par le crime
organisé, décrit comme le plus grand esclavage
sexuel de l'histoire, est largement
composé de femmes
et d'enfants
La prostitution des enfants est un problème grave dans de nombreux pays. Les
enfants sont souvent contraints à la prostitution par les structures sociales
et les agents individuels. La pauvreté, les problèmes sociaux, la corruption et
la criminalité contribuent à la prolifération de la prostitution des enfants.
En Inde,
la police fédérale a annoncé qu'environ 1,2 million
d'enfants sont soupçonnés d'être impliqués dans la prostitution.
En Thaïlande,
le nombre exact d'enfants prostitués n'est pas connu, mais le Thailand's
Health System Research Institute soutient que les enfants représenteraient
40 % des prostitués thailandais.
Aux Philippines,
il y a 60 000 à 100 000 enfants
prostitués, selon l'UNICEF et des organisations non gouvernementales.
En Colombie,
on estime qu'il y a 35 000 enfants
prostitués, dont 5 000 à 10 000 d'entre eux dans les rues de Bogota.
En Suisse,
la prostitution est toujours légale pour les mineurs de 16 à 18 ans. Cependant, le parlement légifère actuellement à la suite
de plaintes de la Cour européenne des droits de l'homme
et des États-Unis. Les prostitués
mineurs sont estimés être entre 1 500 et 3 000 sur le territoire helvétique
État de la
législation dans le monde
·
Prostitution
légale et encadrée par des lois
·
Prostitution
tolérée, pas légalisée, et donc pas réglementée. Les activités organisées
(maisons closes ou proxénétisme) sont illégales
·
Prostitution
illégale (les personnes prostituées et/ou les clients sont punis par la loi
Ambre LANCRY